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Entre Sel et Sucre

by Mwano & Renoizer

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1.
Egoflip 04:26
EGOFLIP Il me semble qu’il est temps de faire les présentations, J’m’appelle Mwano, j’aime le son, j’en consomme de méchantes rations. Pas trop rationnel, plutôt passionnel, j’dis pas qu’j’aime pas l’oseille Mais j’sais pas compter, j’sais qu’raconter des conneries dans un cromi De manière presque obsessionnelle, avant, c’était occasionnel, Aujourd’hui, c’t’une habitude solide, j’en ai jamais trop dit. A part ça, bah ça va quoi, j’bois plus de bière qu’un bavarois, Parfois, j’crois qu’j’rappe sale alors qu’j’aboie. Qu’est-ce t’as, toi ? J’fais semblant d’être vénère, J’prends un air sévère mais ma dégaine fait peine, J’commence à douiller des sourcils à force de les froncer, Casquette profondément enfoncée sur ma petite tête d’effronté. Le tromé est bondé, ça promet, assommé par trop de drogues douces, les autres m’poussent Mais j’m’en bats les roustons, en sous-marin comme Cousteau, j’écoute mon instinct d’branleur Mais pour supporter tout ça, j’conserve un brin d’candeur. Refrain (X2) : V’là mon égoflip, étrange rhétorique, Stoppe moi si j’vais trop vite ou si j’suis trop anecdotique, C’est mon récit anti-héroïque, parfois c’est comique, Ouais, ça s’appelle connerie ou folie quand on reste poli. Je suis tellement lunaire que tu peux m’appeler Pierrot, J’ai tordu mes lunettes, ça me donne l’air d’un blaireau, Echelle du swag : zéro, j’provoque aucun adultère, J’ai attendu la fac pour acheter des Nike à bulle d’air. Au collège, pour niquer, fallait être futé ou friqué, J’étais ni l’un ni l’autre, mon égo était tout fripé, J’dessinais, j’bouquinais, j’essayais de sous-titrer Le bruit du monde avec l’envie d’un jour tout quitter Pour aller dans l’espace et m’installer sur une étoile Mais bon j’suis resté àl’, j’aimais pas trop les rées-soi, D’ailleurs, j’y allais ap’, j’préférais rester cher oim’ A peaufiner, sophistiquer mon faux argot de tier-quar. Mon premier pétard m’a foutu la sse-chia, J’ai aspiré puis transpiré, j’étais rose fuschia A la première ffe-ta, j’ai rejoint mon matelas, Toi-même tu sais, fallait mer-fu pour être dans la ce-pla. Refrain Tu veux me voir me vanter ? Mais je vais t’épouvanter ! J’avoue, j’ai tout tenté pour être authentique, ruff, Ghetto, entouré de gros pits et de p’tites seufs… A moins qu’ce soit l’inverse, j’ai jamais vraiment tout capté Mais j’vais quand même vous rapper ma conception du truc, Mauvaise gestion du trac, mes sensations se détraquent Quand sur scène je débarque, j’suis dans tous mes états, Je sue comme un kébab, j’me demande ce que j’fais là, J’vérifie ma guette-bra, je téma mes skets-ba, Y’a des taches mais c’est passable, vaut mieux que j’essaie pas D’être classe, c’est peine perdue , hélas, mais je m’élance Quand même avec un maximum d’élégance. Mon éloquence remplace les vêtements de luxe Que je n’ai jamais eus, j’connais ni la misère ni l’excès, En toute franchise, le fait d’être street n’est pas ma hantise, D’ailleurs, j’vais m’arrêter là et puis écrire un texte sur la banquise. Refrain
2.
CA VA QUAND MÊME Bonjour jolie ruelle, aujourd’hui tu n’as pas l’air cruelle, Tu es même presque belle comme une écuelle bien remplie. J’ai dans la tête un gros ampli et des paroles dans les prunelles De mes yeux qui scintillent d’un alcool gai et gentil. Je me dis que demain je vais me repentir, Tout en sachant pertinemment que ce s’ra sûrement pire… Mais c’est tellement agréable de se sentir léger, De se mentir gaiement en continuant de végéter. Hébété, à moitié réveillé, avec l’envie d’essayer D’être vraiment heureux avant de décéder. Les passants semblent me sourire mais selon l’angle de vue, L’image n’est pas la même, un rictus apparaît, Le bitume défigure les contours de cette rue, Le beau se mêle au laid, la nuit n’va pas tarder Et on va s’affaler dans la futilité Parce qu’on en a marre d’être trop pleins de lucidité. Refrain (X2) : J’sais bien qu’c’est la merde, mon pote Mais ce soir, j’veux juste perdre le contrôle. Faire semblant qu’ça va quand même, Juste me dire qu’y’a pas à s’en faire, Qu’c’est même pas la peine d’en parler, Que tout ça va finir par se tasser Et que les roses pousseront dans le crottin, J’veux parler au destin comme à un bon copain. J’veux juste rire comme un con à des vannes pourries, Faire des tas d’zoubis, prendre que des raccourcis Sur la route du plaisir en bolide multicolore, Marre de croupir au nord, j’veux voir des belles aurores, J’sais pas où j’vais, autant qu’ce soit vers un beau del-bor ! J’rêve pas d’fontaine d’or, même si j’ai les poches trouées, J’suis comme un gosse bourré qu’a envie d’rire très fort Sans que les grands l’en empêchent, j’veux courir dans la tempête, J’veux nager dans l’océan et pas que faire trempette, J’veux l’orgasme total, rien à foutre de la branlette Qu’on m’propose dans ce monde morose Divisé en méchants et en bons robots Qui font semblant d’se battre en s’envoyant des pichenettes, Des punchlines sans finesse, des programmes de fitness Physique ou mental qui irriguent nos p’tites têtes, C’est risible mais putain, ça m’a plombé mon couplet… Refrain J’essaie d’penser à rien comme Siddharta Mais c’est bien trop difficile dans c’te vie barbare, Même les cigales s’battent alors qu’on croit qu’elle chante, On a sabré l’champ’ au milieu des gravats. On a gravé dans l’marbre des devises à la con Puis on a pissé d’sus du haut de nos balcons. Le pantalon sur les chevilles, on a fait la chenille, Sapés en guenilles de luxe, au bec, des cigares premier prix… Bref, un dernier cri avant l’apocalypse, On a fait les califes à la place des califes Et on a rebaptisé ce lieu « place des abysses », Le discours était un poème sans structure établie, Au p’tit jour, on est partis vers d’autres cieux Pour propager nos discours irrévérencieux, Pour faire kiffer les gens qui souffrent ou qui s’ennuient, En attendant la fin pour la plus folle de toutes les nuits. Refrain
3.
PENDANT QUE PERLE L’AURORE Tu crois qu’on tape des poses avec nos spliffs ? Tu crois qu’on fait style de pas savoir que fumer c’est nocif ? Mais c’est not’ vie, à 6 heures du mat’, avec l’eau d’vie, Ça passe bien pour tuer l’insomnie, j’avoue, j’m’intoxique, J’roule un autre stick, c’est banal comme une Audi Dans une banlieue middle class, au Lidle, j’mate Les bières d’abbaye les moins dégueulasses. Dehors, un mec me menace, tâte mes poches pas de liasses, le type range son schlass, J’rentre chez moi, sur le chemin je tagge mon blase Et m’endors encore pendant que perle l’aurore. Décalage horaire, si Dieu est mon toubib, J’n’ai pas yep’ ses honoraires, j’avoue, j’me sens tout vide, Du coup j’tourbillonne dans des rêves qui fourmillent De merveilles qui m’étourdissent, qui m’éblouissent, Qui me donnent la sensation d’avoir tout compris. Refrain : La nuit, je n’suis plus moi, je suis tout et n’importe qui, La nuit, je mens, je prends des trains à travers les galaxies, Je visite des grottes, je vois des stalactites, Mon cerveau est élastique, se remplit d’images mystiques, Des cités cyclopéennes construites avec des cristaux, des reines Ancestrales, grandes et sages qui me fixent intensément Avant que le réveil ne sonne, Toujours au meilleur moment. Le soleil se lève, les travailleurs se pressent Dans les artères du réel, comme toujours les rouages se graissent Et les nuages se plaisent à cracher leur vieille pisse obscène, Dehors, j’vois personne qui s’observe, juste des yeux de fer Qui épient jusqu’à la fenêtre de nos miteux repaires Où l’on s’traîne, j’exagère mais à peine, des fois, c’est la fête Mais quand ça s’arrête, après, j’sais pas quoi faire A part recommencer pour pas trop penser, p’têtre que c’est ça l’enfer, Un truc pourri par une routine qui t’empêche d’être en paix Avec tes ardents désirs d’aventures terribles Plus belles que celles des films, tu vois tes rêves qui défilent, Tu peux pas tous les choper, et puis y’en a qui sont débiles Mais bon, tu peux pas t’empêcher de les faire, Comme ce rêve où tu parcours le cosmos en un éclair Et que tu te rends compte à la fin que tout est vide là-haut, Ton cerveau redevient un incompréhensible chaos. Refrain Toujours pas couché, légèrement courroucé, j’écoute les tourterelles roucouler, Ma belle est emmitouflée sous la couette, je crois qu’elle ne m’a pas senti bouger, J’ai presque plus de weed mais j’ai encore envie d’rouler A défaut d’prendre une caisse et d’lui dire : « viens, on s’casse ! » Mais j’ai pas l’permis, c’est vrai, faut qu’j’le passe, Plein d’trucs qu’il faut qu’je fasse, faut qu’je presse le pas, J’rêvasse comme un gosse qui s’balade dans des prés sauvages Mais ce pauv’ gosse s’égare et l’orage éclate, c’est grave, J’sais pas être optimiste vu qu’à la fin du film on trépasse Toutes et tous alors j’écoute mes doutes, je sens mes pensées qui s’écoulent Comme une éponge qui s’égoutte ou comme un château qui s’écroule, Une prison qui s’ouvre, je sens fondre tous les écrous Et c’est doux alors ma conscience met les bouts Et je repars chevaucher des allégories ailées, J’aime bien cette formule, demain, je l’aurai oubliée… Refrain
4.
J’AURAIS PAS BU Je n’ai pas peur du vide, je saurai le combler, J’n’ai pas peur de tomber, ouais, j’ai le torse bombé, Même si je suis courbé, encore bourré sur scène, Merde, la salle est bondée, mon mic fait des larsens. Je harcèle l’ingé son, qu’est parti lyncher son stagiaire Parce qu’il picole sa bière, laissant la console en jachère. « C’est bon, ça gère ! » gueule un poteau à ma droite, J’entends toujours pas ma voix mais vive le rap, j’attaque. J’agrippe le mic et je kicke le beat, je vise et je tire, j’m’applique et je rime Mais la tise et la weed que j’ai prises me grisent alors je panique et le public s’agite Mais pas dans le bon sens, je prends soudain conscience Juste à cet instant que mes pauvres gestes compensent L’inintelligibilité de mes cris teintés d’imbécilité Liés à la bière qui croupit dans mes entrailles, Jamais je n’aurais dû me lancer dans ce freestyle. Refrain (X2) : J’aurais pas dû, non, si j’aurais su, J’aurais pas venu, c’est sûr. J’aurais pas dû, non, j’aurais pas bu Autant de litres d’alcool pur. Je n’ai pas peur de lui, même s’il fait le triple de moi, P’têtre que j’fais pas le poids mais t’as vu comme ce type me parle ? Tant pis s’il m’éclate comme une coquille de noix, Moi, j’fermerai pas ma gueule, même si ce con me brise le crâne. Eh, connard ! T’es content ? T’as bien niqué la soirée ! Ben ouais, tu m’comrpends, fais pas style d’être effaré ! Enfoiré ! vas-y, ça t’dit pas d’te barrer ? Avant, on s’marrait, maintenant, on a envie d’te baffer ! Ben ouais, qu’est-ce qu’y a ? T’es pas d’accord ? Tu vas faire quoi ? Convoquer ton état major ? C’est ça ton pote ? C’est tout c’que t’as comme matos ? Vas-y, envoie ton kick, tiens, prends, c’est gratos ! Allez, viens, lâche-toi ! D’façon, tu piges que ce langage-là ! Oulala, ça fait mal, t’y vas pas d’poing mort, S’te plaît, si ça t’va, frappe juste un peu moins fort ! Eclate-moi mais épargne ma mâchoire, Que je puisse continuer à tenir le crachoir ! Refrain Je n’ai pas peur de moi-même, je me connais quand même ! J’ai dit qu’je f’rais c’truc-là avant la fin de la semaine, J’te jure, tu l’auras, t’inquiète, moi je tiens mes promesses, D’façon, si c’est pas cette semaine, ben ce s’ra la prochaine ! Aujourd’hui, j’ai la flemme et puis j’ai plein d’trucs à faire. Bon, j’les f’rai pas non plus vu qu’aujourd’hui j’suis HS, J’ai assez pensé comme ça et puis j’ai bien trop mal à la tête, Mais non, je fais pas la fête tous les soirs, ce s’rait trop abusé ! Ok, j’aime bien m’amuser mais j’me soigne, aujourd’hui, j’ai pas fumé… Enfin, presque, merde, rien n’presse, j’te l’répète, mec, t’inquiète, J’t’envoie ton truc demain sans faute avant la fin d’l’aprem’, On est déjà demain, la soirée s’achève et c’est toujours pas prêt… J’me dis qu’j’le f’rai après, putain, c’est toujours pareil, Pourquoi j’ai dit oui ? Pourquoi j’me suis levé à midi ? Cette fois, c’est fini, je s’rai fort mais ne me tente pas, Tu sais que je te suivrai si tu pénètres dans c’bar… Refrain Pont (X2) : Cette fois, c’est fini, je s’rai fort mais ne me tente pas, Tu sais que je te suivrai si tu pénètres dans c’bar J’ai tendance à voir la vie comme d’éternelles cances-va, Alcool, connard, j’aurais dû pouvoir vivre sans toi !
5.
J’OBSERVE LES PIGEONS Souvent, j’rentre saoul l’soir mais j’suis un pantouflard, Les gens, ça m’rend fou, moi, ça d’vient un grand foutoir Dans mon crâne tout noir à l’intérieur, blanc à l’extérieur, Mi blagueur, mi sérieux, j’essaie d’être meilleur. En c’moment, j’écris des rimes en mode journal intime, C’est tellement bancal que j’fais du rap infirme, C’est bringuebalant, pathétique comme un cirque Qui croupit sous la pluie un dimanche ou un lundi. J’me balade dans un labyrinthe de songes, J’escalade ou j’plonge dans des abîmes pleins de ronces Et de roses confondues, puis j’rentre à la maison, Tout au fond du canap’, je sens vibrer mon caisson De basses qui crache une ligne sinueuse, Même si j’le voulais, j’pourrais pas faire de musique sirupeuse, J’aime trop les gros kicks névrotiques que j’agrémente De mots plus ou moins poétiques quand ça me chante. Refrain : J’aimerais être frais, j’fais pas exprès, J’rêverais d’faire « yeah », « j’en ai rien à péter », arrêter d’répéter : « le monde est émietté », faut croire qu’j’aime végéter, ouais… C’est plus confortable, j’éteins mon portable, Me demande combien de temps j’en serai encore là, Je sors la tête par la f’nêtre et j’observe les pigeons, Ils en ont rien à foutre, pas d’école, pas d’prison Je suis perché sur un vieil immeuble avec des souris Qui courent entre mes meubles pendant que je roupille, Ça m’réveille et j’m’énerve, un joint me calme, Deux joints m’endorment, trois joints me décalquent, Me font cogiter, me montent au ciboulot, J’suis qué-blo à force d’accumuler les mégots, J’les empile comme des Légo, j’bégo des Tagada, J’me sens tout flagada, comme si j’avais mes ragnagnas. Pourtant, j’suis pas une meuf, m’aurait-on menti ? J’te jure, sincèrement, j’ai jamais pris d’champis, J’sais pas c’que ça m’f’rait, p’têtre que j’m’exclafferais Mais ça ne durerait qu’un temps, je s’rais bien vite lassé, Puis j’en ai pas b’soin, j’hallucinais déjà gamin, J’inventais des histoires, ouais, j’faisais mon malin, J’vivais d’jà dans un monde de rêve et de cauchemar, Libre et seul, l’air égaré et hagard sur le trottoir… Refrain J’ai la sensation d’être cool lorsque l’alcool s’écoule Dans mon colon, c’est trop con, j’calcule plus rien et j’coule Comme un canard cané, mais j’srai jamais un laquais, J’suis pas encore camé, j’suis pas encore cramé, Ma langue est là pour claquer, les mots, j’aime trop les traquer, Composer des tracks et sur scène, mettre le paquet, C’est ça qu’est mon kif, c’est ça qu’est ma came, J’suis d’plus en plus à l’aise pour faire valser la salle, C’est même pas du taf, c’est de la pure extase, Dans une petite salle ou dans la cave d’un squat, Avec un casque sur l’crâne, avec une pure basse, Crade comme un mur sale, un sample guttural… Bref, c’est « fonky dark », à l’image des alentours, Le bédo m’empêche de faire les quatre cents coups Donc j’réfléchis avant tout, un peu trop, d’ailleurs, Et puis j’raconte ma life comme un oldtimer ! Refrain
6.
GRAND MANITOU D’en haut, je vois des gens qui tournent en rond Sur des allées de béton, moi je sais où ils vont, J’ai tout imaginé, je suis le grand magicien, Politicien numéro 1, je perpétue la tradition, Que j’ai moi-même fabriquée en quelques générations, Expert en vénération, fabricant d’idoles modernes, Si je leur donne ce modèle, c’est parce que je sais qu’il fonctionne. J’ai mémorisé des tonnes de tomes pour théoriser Le bien-être collectif de l’humanité toute entière Pour que celle-ci enterre sa mémoire millénaire. Cela a pris des décennies mais je n’suis pas devenu sénile Car depuis l’an 3000, tout est stérilisé, Nous avons éliminé les maladies et la vermine N’existe plus ou si peu, très loin des zones habitables, Deux ou trois mutants cannibales qui n’peuvent que se faire du mal A eux-même, immortel, je contrôle le reste des âmes. Refrain 1 (X2) : Grand manitou, je manie tous les cerveaux, Sans vanité, mécaniquement, je gère vos Vies de veaux dévots et béats Aux faux dieux que j’invente ici-bas. La chirurgie cérébrale est devenue monnaie courante, Au début, je l’avoue, les tests étaient mauvais souvent Mais au prix de la vie de quelques cobayes sacrifiés, Nous sommes arrivés à tarifer l’intellect. « Artificielle Sélection » est devenu notre label, Certains réfractaires y ont vu une sorte d’appel A la ségrégation, pour nous, ce fut un progrès, On pouvait tout contrôler, on pouvait même sauver L’être humain de lui-même, on pouvait tuer la haine Dans l’œuf, c’était bluffant. Les politiques En panne de projet se montrèrent prolifiques En matière de politesse et de financements. En ce temps, j’étais ambitieux et pimpant, Exigeant envers les autres mais sympa, J’attendais mon destin, impatient, Persuadé du bien-fondé de mes anciens sentiments. Refrain 2 (X2) : Grand manitou, moi j’habite où personne me voit, J’organise tout, à califourchon sur ma tour d’ivoire, J’m’emmerde un peu, C’est chiant d’être un dieu… J’ai vu passer trois siècles pendant lesquels j’ai esquissé Cette nouvelle société exempte de toute saleté. Pendant toutes ces années, j’ai reconstruit sur les décombres De l’ancien monde qui désormais se limite aux ombres. La populace se plaint parfois que les journées sont longues Mais je leur offre un spectacle et gentiment ils s’allongent. Au fond, ça n’a pas changé depuis l’empire romain Sauf qu’aujourd’hui, les barbares ne sont que quelques-uns, Des loques rapiécées maintenues en vie pour qu’on sache bien Que ceux qui sortent de mes villes ne seront plus humains. Devant mes citoyens, je me surprends à m’apitoyer, Ils ne comprennent rien, ils ne savent que payer Pour accéder à des loisirs que je leur ai préparés, Prémâchés… En même temps, je les envie, Lentement mais sûrement, j’prépare ma propre lobotomie. Refrain 3 (X2) : Grand manitou, j’envahis tout L’air de cette planète avec mes discours Déguisés, ça y est, j’ai tout téléguidé, A présent, à quoi bon exister ?...
7.
J’AI PARLE A MON BANQUIER J’ai parlé à mon banquier, je lui ai dit « j’suis pas rentier, J’ai perdu cent salaire entiers, je viens de vendre mon dentier, J’ai pas trouvé d’vieille en chantier de qui dépendre sans scrupule ! » - Votre capital est minuscule, vous pouvez vendre vos testicules ? » Articule-t-il de sa vieille voix ridicule. Il m’horripile, la flamme dans mes yeux devient horrifique, Je sens qu’il flippe, « Je vous raccompagne dans le vestibule ? » Bredouille-t-il, je jubile, mon regard de fer le pétrifie, Je vérifie qu’il n’y ait personne aux alentours, Je m’encourage mentalement, j’enclenche le compte à rebours… Cinq, quatre, trois, deux, un, zéro, lame aigue dans le banquier ! Mon tout petit couteau était très bien planqué. Le sang coule sur le plancher, je n’ai pas de plan B, Je voulais juste décharger ma rage, ma hargne, Arracher la tronche de cet être infâme qui m’a tant fait cracher Que je n’ai plus de salive, ma haine, une lessive Qui me lave des affreux affronts que ces bouffons me font, J’étouffe au fond, aujourd’hui, il faut que je vive, Même si c’est au détriment de la vie de cet être déprimant. Avant, j’avais des valeurs mais là j’veux plus réfléchir, Ce qu’il me reste de fierté n’a cessé d’rétrécir. Je n’prémédite rien, mes victimes seront mes bourreaux Mais je n’les chercherai pas car s’ils sentent mon couteau, C’est qu’ils auront croisé ma route et empêché ma survie, Vu qu’ma vie est en sursis, autant la finir en f’sant du bruit. J’ai cherché l’paradis mais mes enfants sont partis, Un jour, sans un cri, ma femme a fait ses valises, Qu’est-ce que vous m’emmerdez avec votre psychothérapie ? Sans thune, cette vie, c’est l’cimetière et l’asile réunis… P’têtre que j’me suis fait punir mais j’sais pas pourquoi, Dieu, j’le connais tellement peu que j’le vouvoie Alors tu vois… On m’a bourré le crâne de sornettes, De costards et d’grosses Benz, j’ai écouté les trompettes Et voilà l’résultat, il était une fois l’histoire d’un employé du mois Qu’avait tout fait comme il fallait mais qu’a planté son banquier tellement la note était salée. Et j’crois bien qu’ça va pas s’arrêter là Car son collègue était à coté quand j’ai fait ça, Je le vois qui m’téma, j’ouvre la porte et frappe Jusqu’à c’que son crâne insignifiant éclate, C’est dégueulasse mais j’aime ça, ma morale est partie Avec mon bonheur dont j’éparpille les parties En même temps que les bouts de crâne qui jonchent le sol, Autour, les gens s’affolent, j’attrape un employé par le col Et lui colle mon couteau dans la bouche pour lui couper la parole, J’lui fais l’sourire de l’ange en gueulant : « vous trouvez ça drôle ? » Plus aucune barrière, je sais qu’bientôt ce s’ra la tôle… Mais j’m’en fous, j’crèverai avant, je s’rai sanglant, j’fr’ai pas semblant, Aujourd’hui, j’redeviens l’enfant psychotique que j’étais, Très loin de la normalité que j’ai pourtant tenté d’approcher, On n’peut pas m’le reprocher, j’ai décroché un job et fondé une famille, J’ai essayé d’être gentil pour enfin être admis mais… C’est fini, au moins, j’aurai essayé, L’entretien est terminé, ça y est, mon nom est rayé De la liste des clients, la fenêtre est ouverte, Un pas, un coup de vent, la chute est brève et soudaine.
8.
Affranchi 03:55
AFFRANCHI Affranchi comme l’esclave que mon peuple a fait plier, Assimilé pour se faire aseptiser. On a assez tisé, nous croyant libres comme l’air, On se prend pour des rois pendant le microphone test Mais notre microcosme n’est pas si libre qu’il le croit, Quand on pense qu’on zigzague, au fond, on file droit. Espace aménagé de contestation visible, Nos raps enragés sont en gestation, timides. On s’envole à tire d’ailes comme des petits rebelles, On essaie de trouver le moindre mini-remède. Et l’ennemi recèle ses Nike aux emcees, J’peux pas faire la révolution, j’fais que d’la poésie Sans prétention, c’est pas des prophéties. Affranchis de certains codes, nous n’en demeurons pas moins Addictifs au système, le cerveau grillé à point. Refrain (X2) : Affranchis ? Pas vraiment, c’est un genre qu’on se donne, On chemine, on essaie, tant pis si on se cogne. C’est dur de serpenter entre les lois et les dogmes, C’est dur d’accepter, de comprendre les hommes. Affranchis à moitié, on en chie pour changer, On a franchi quelques caps, on a écrit quelques raps, On reste avachis, on dérape, sous haschich on se lâche Puis on se rendort, malgré nous on adore Le sommeil, sans rayon de soleil, Le crayon s’émerveille et casse les règles du monde réel. On essaie d’être libres, d’être vifs, drapeau rouge écrevisse Teinté de noir, c’est bien joli, C’est folklorique, c’est mélancolique, C’est une méchante colique de mots, une alléchante folie de trop Que l’on cherche à atteindre, y’a tant de fresques à peindre, Tant de rêves, tant de grèves mais tant de guerres à craindre. Ce mec crache dans sa paume lorsqu’il me serre la main, Même dans le plus beau banquet, mec, j’en perds ma faim. Mon loyer ne cesse de me rappeler ma servitude Et d’un œil mi-clos, j’vois s’envoler mes certitudes. Refrain (X2) Affranchis des clichés à l’égard des dominés, Classe, genre, race, mon essence n’est pas innée, Elle est construite par les autres, je tente de m’en détacher, Cette enveloppe sociale, j’essaie de l’arracher. Je suis homme, blanc, hétérosexuel, Le rap est ma culture, j’en ai la gestuelle Mais rien ne m’empêche de danser un pogo Avec des lesbiennes juives originaires du Togo. Mais j’ai quand même du mal à aborder certains sujets, Juchés sur nos perchoirs, on a tous des préjugés, Au final, on est tous bourrés de contradictions Donc soyons sincères, arrêtons la fiction, Reconnaissons, assumons notre part d’ombre, Regardons-la en face pour ne pas que notre art sombre, Apprentis affranchis, on avance au ralenti Mais sûrement car l’injustice, on l’a tous ressentie. Refrain (X2)
9.
Taré 04:07
TARE Vas-y, j’suis taré, la cervelle jamais en arrêt, J’deale d’la folie en barrettes, chez moi rien n’est carré, Rien à carrer, j’m’en cure le tarin, mon jardin secret est une gle-jun, J’l’ai négligé, obligé, j’avais trop de choses à faire Pour le cultiver, j’préfère butiner, mutiler le réel, le supprimer Et pas supplier pour m’intégrer au défilé des bien-pensants Qui mettent plein d’pansements sur les mauvaises blessures. Je douille, c’est sûr, p’têtre pas autant qu’Jésus, Lui qui était perçu comme un fou par ses pairs, l’avenir est aux tarés, c’est clair Comme de la vodka, nous, les fous, on s’fait rotte-ca, Ben ouais, c’est comme ça depuis qu’on est dotés de role-pa, J’déconne pas, j’te dis ma vérité, depuis tout p’tit, c’qu’ils appellent « raison » m’a évité, Laisse-moi léviter et boire toute l’eau du bénitier. Refrain : J’suis taré, barré, t’aurais pas dû me parler, D’abord, j’vais t’faire marrer, ensuite tu vas chialer, J’suis taré, égaré, presque attardé, viens m’attraper, Si tu veux me taper, je vais me mettre à rapper. Je blablate tel un barbare aux yeux écarlates, Dans l’micro j’fais caca en rappant qu’c’est pas moi Mais l’sheitan ou j’sais pas quoi, des fois, J’entends des voix déviantes, délirantes Et soudain, tout m’apparaît comme une évidence, Une délivrance car le réel est si rance et le rêve est si dense, Immense est cette délicieuse errance, étrange Petite coquille étanche, mon cerveau me démange, Je n’entends plus les gens, j’m’imagine des légendes Où j’suis un prince élégant qui tue tous les méchants. Pendant ces moments, je me sens intelligent, J’ai l’impression que je comprends l’incompréhensible, J’ai comme envie de commettre des actes répréhensibles, De tout niquer puisque j’peux plus rester en piste, Puisqu’il est presque impossible de braver c’t’empire… Refrain J’prends des pilules que j’dilue dans d’la Redbull, Boire du jus d’testicules, faut vraiment être atteint, Ça fait des p’tites bulles comme de la bave de pitbull, J’tartine le tout sur des P’tit Lu pour apaiser ma faim. J’ai pas baisé c’matin alors je bande dans la rue, J’dois avoir l’air malsain, pourtant j’ai pas encore bu. J’ai les yeux rouges comme le string de la publicité, Lubrique comme ces regards sans la moindre ambigüité Que me lancent de fausses femmes créées par Photoshop, Y’a d’quoi vous rendre barge, y’a d’quoi finir au poste Pour s’être laissé emporter, pour s’être comporté Conformément à c’qu’ils nous incitent à faire Chaque jour depuis qu’ils ont construit c’t’enfer, On s’est enfermés dans une folie ordinaire, Derrière nos ordis, sans idées révolutionnaires, Nos nerfs se sont réfugiés dans des délires imaginaires. Refrain (X2)
10.
LE GARS D’EN FACE Mec, tu travailles Dès qu’tu t’réveilles, Moi j’vis d’travers, J’suis qu’un trouvère, Toi, t’es trop fier, Moi, j’tise trop d’bière, Pourtant, faux frère, Cette pissotière, On la partage Mais on s’parle pas, Quand on perd pied, On s’dit qu’ça va Puis on s’vexe sévère, On sait qu’c’est vers La névrose qu’on va, Chacun chez soi, Chacun ses choix, Quand on s’échoue Ou quand c’est chouette, Chacun ses choux, Sa ciboulette. La silhouette Du gars d’en face N’a pas de face Parce qu’on s’enferme En quarantaine, En charentaises, On met les autres Entre parenthèses. Quand on vieillit Mal, on s’aigrit, Quand la sère-mi Nous interdit Les p’tits plaisirs Qui nous f’saient rire Quand on était p’tits, Ben on s’oublie Et on croupit, On d’vient fous, pris Dans une routine Qui nous bousille. On vit sous vide Comme des sandwichs Industriels, On attend un signe Qui vient du ciel, Un truc limpide, Providentiel, Beau, essentiel Mais on naît sans ailes. On essaie quand même De s’élever Mais cette vie Qu’on croyait belle n’est Qu’un pied-de-nez De l’univers, De Gulliver Aux lilliputiens, Mini-humains Qui pigent plus rien. Finis l’turbin, Tu penseras après, Quand tu s’ras prêt, C’t’à dire jamais. Faut pas charrier, J’veux faire une disserte Mais comme d’hab’, j’digresse, Y’a rien qui presse… A qui j’parlais ? Ah oui, c’est vrai, Mon voisin d’palier Qui m’dit jamais Bonjour, j’sais pas Pourquoi, j’pue p’têtre, Ou il m’voit pas, Il a b’soin d’lunettes… P’têtre que la fumette, Il aime pas ça, C’est vrai qu’l’appart’, Il sent la verte. P’têtre qu’il bosse dur Et comme moi, ben non, C’est pas trop juste, Sans pantalon Lui serre les couilles, Le mien, il pendouille. Il aimerait bien S’laisser aller Comme un vrai humain Mais il est salarié Avant d’être un homme Alors il ronchonne. Mon cher voisin, Allez, tu vois bien Que j’suis sympa Donc me crains pas ! Ne détale pas, Sois détendu, Sors de ton taf, Si t’as du temps, Viens boire un thé Ou un cawa, On discutera Du temps qu’il fait. Ça m’f’rait kiffer, Je suis sérieux, Regarde mes yeux, Ils sont sincères, C’est nécessaire, Ah, ça, c’est sûr ! C’t’à ça qu’ça sert D’être un terrien, On peut s’parler Au lieu d’faire rien Ou d’se taper. Mon ami, rêve ! Certes, la vie est Faites de pertes Mais aussi de dons, Fais-toi des potes, Oublie l’charbon ! Fais des efforts Pour pas en faire, Sois pas en guerre Avec la vie Car ton taf t’enterre Sans paradis…
11.
J’ATTIRE LES CONTRAIRES Je suis un petit humanoïde issu d’un ovule et d’un spermatozoïde, Rempli de plein de stéréotypes du style intello blanc qui fait du rap, J’parle politique et de coït, des fois, j’avoue, je parle trop vite Alors tout se mélange et la cohérence passe à la trappe. Mes connaissance sont bâtardes, fac d’art et bar-tabac Sont leurs parents illégitimes. « Yeah, il est stylé, c’riddim ! » Me dis-je en écoutant Mozart, fuck les barrières entre les arts, Je me balade de l’un à l’autre et en même temps je lézarde. J’attire les contraires, mes confrères et mes consœurs sont certes Très différents mais convergent quand même vers des vies plaisantes, Vers des principes très amples, sans toutefois vouloir servir d’exemple, On se dirige ensemble vers un plus beau présent, Un peu moins oppressant que la moyenne, On étale des milliers de voyelles et de consonnes pour noyer l’ennui, Pour broyer la monotonie de nos vies, vieux sages ou jeunes novices, Pour vivre, y’a pas de notice alors on improvise et le « je » devient « nous », Demain paraît moins flou, quand on joue coude à coude, tout à coup, même les coups sont plus doux ! J’ai mélangé mes frères et mes sœurs dans un grand saladier, J’ai laissé toutes leurs idées se balader et c’était joli, Un peu hétéroclite mais c’était solide, tout en étant souple, En ces temps fous, j’ai besoin de plein d’avis, Tant pis si certains amis sont pas d’accord avec moi, Si on n’a pas la même foi, moi je kiffe le débat, c’est déjà un bon début, Qui a raison ? Je sais pas, personne n’a jamais répondu Totalement à mes questions, je cherche des bouts de réponses Et dans mon petit bastion, on trouve des roses et des ronces, Des chênes et des bourgeons, des oranges et des citrons, Y’a aussi quelques petits cons. D’ailleurs, j’en fais partie Et sans rire, j’en suis fier donc j’peaufine ma répartie, J’attire les contraires.
12.
ENTRE SEL ET SUCRE La serveuse vient de mettre ses seins sous mon nez, Si je ne m’étais pas retenu, je me serais époumoné En sentant leur odeur, en contemplant leur forme, Je me serais extasié mais l’ambiance trop morne Aurait été perturbée et je me serais fait chasser, C’est c’qui se s’rait passé si ma raison avait trépassé. Depuis longtemps déjà, je m’imagine en animal, Insensible aux dégâts causés par mes canines sales, Défonçant c’monde à dix balles, me prélassant comme une limace, Ne m’exprimant que par grimaces, vierge de tout logo Adidas. C’est cette dualité primaire qui fait de nous des bipèdes bipolaires Autoproclamés stars de ce système solaire. Rongés par des questions à la « mords moi l’cerveau », On reste des otaries qu’on dresse à sauter dans l’cerceau, D’abord dans un berceau, ensuite dans un préau, Phéromonés au déo, faire l’aumône et s’lever tôt, Ordonnés au boulot, séropo au bout du rouleau, Divorcés, retraités, clodo sous le joug du goulot, Cuistots, aristos, patrons de bistrots, Vous n’êtes que des humains sur lesquels on mise trop. Tu crois en l’homme, qui croit en Dieu, qui croit en qui ? Tu vis pour quoi ? T’es l’iroquois ou le yankee ? T’es le médecin ou le junkie… bref, tout ça m’fait iech’, J’aimerais parfois parler d’autre chose que d’la dèche, Que d’la dette, j’rêve d’une ferme en Ardèche En plein centre-ville au milieu des parcmètres… Et je cherche des partenaires pour décrocher la lune, Sur mon rocher d’infortune, dans une mer de thunes, Dans une guerre de cultes, j’rêve d’un bête de truc, J’veux fonder le royaume de toutes les têtes te turcs De cette terre, parcourir les sept mers Dans une quête désespérée de merveilles éternelles. Les guerriers de l’oubli veulent faire taire l’étincelle, Sous le poids de l’ennui, très souvent, les reins cèdent. Les rincer à la bière n’arrange pas les choses, Demain, j’arrête, c’est promis, mais je n’change pas les doses. Vertébrés décérébrés, trop tard pour décélérer, Seigneur, laissez-les rire, c’est c’qui les fait rester En vie, même en vain, n’enlevons pas le vin, C’est un des rares trucs encore un peu divins… Couché sur mon divan, j’ai vomi sur mon psy, Ce con fier, dégarni, à qui tu t’confies Puis qui t’réponds « hein hein » en f’sant sa liste de courses, Rêvant d’ouvrir un cabinet pour les fils de bourges… Parents divorcés, neurasthénie, p’tite déprime, C’est plus facile à soigner qu’une société qui réprime, Y’a plein de zigzags sur ma ligne directrice, J’ai comme la sensation que plus personne ne résiste, Qu’on dort comme on respire, qu’on mord comme des reptiles Et que le sens de tout ça demeure imperceptible. L’humanité est belle quand elle se serre les coudes, Quand elle traverse la mer, quand elle fédère les foules, Quand les prophètes et les penseurs défient les maîtres et les censeurs, Quand les peuples s’unissent, oubliant les rancœurs Dans cette quête dont le but est trop sacré pour être net Car l’humain est un être qui vit aussi pour la fête. Le plaisir des sens fait partie de notre essence, Difficile de conjuguer la morale et l’indécence. J’ai commencé ce texte en parlant d’une paire de seins, Ma plume a bifurqué, je n’suis qu’un être humain Entre ciel et terre, entre sel et sucre, Entre rêve et guerre, entre cierge et stupre.

about

"Entre sel et sucre" est un album multicolore, entre les sonorités boom bap et soul des instrus de Mwano et les élucubrations électro de Renoizer, entre l’organique et le virtuel, entre le sample et la synthèse sonore. Les textes de Mwano suivent la même règle. Poétiques et sociaux, tantôt ironiques, tantôt dramatiques, très souvent grinçants mais jamais complètement noirs, ses récits mettent en scène des personnages prisonniers d’errances sans fin, liées à l’incompréhension et à la perte de sens généralisées qui caractérisent notre époque.

credits

released October 25, 2016

Texte et rap : Mwano
Instrus : Renoizer & Mwano
Mixage et mastering : Renoizer
Scratchs : Dj Sharky
Conception graphique : Jack Ardi

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Mwano&Renoizer Lille, France

Créchant au milieu des briques rouges, Mwano gribouille des rimes et bidouille des beats, en groupe ou en solo. Liant intimement le rythme et le texte, le sens et la forme, le sampling et l’interprétation, ce MC/beatmaker est grave open, n’hésitant pas à piocher ses influences là où bon lui semble. ... more

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